En France, quotidiennement, ce sont 8 à 11 millions de personnes qui s’occupent de leurs proches. Un Français sur six sera aidant. Or, 61% de ces aidants travaillent (source Baromètre 2019, Fondation April et BVA).
Les proches-aidants sont une priorité politique. Leur rôle, au quotidien est fondamental. Nous sommes conscients que pendant le confinement, c’est aussi leur dévouement extrême qui a permis à l’hôpital de continuer à fonctionner. Cette question des aidants et ancienne, même si elle n’a été abordée par les politiques que de manière récente. Elle est au cœur du projet grand-âge autonomie et de la future réforme portée par le Gouvernement.
Mardi 15 septembre j’ai assisté à la conférence « aidants le temps des solutions » organisée par le groupe Macif. Les intervenants ont rappelé l’importance du travail pour les aidants. Le fait que lorsque l’on est aidant, on n’a pas forcément envie de rester chez soi. Or, ces aidants seraient victimes de réactions négatives de la part des collègues et du management. Ce sont ces réactions, qui vont venir aggraver la fatigue psychologique des aidants, ce qui va impacter leurs performances et leur bien-être au travail.
Aujourd’hui, l’entreprise doit s’emparer du sujet de l’aidance. Certains grands groupes l’ont fait, mais encore trop peu d’entreprises accompagnent les proches aidants. Au Royaume-Uni, la mise en place d’une politique d’accompagnement des aidants en entreprise a permis d’augmenter leur productivité et leur bien-être. Aider les aidants, c’est un investissement gagnant pour l’entreprise.
À long terme, empêcher les aidants de travailler entraîne un risque de précarisation et de rupture du lien social. Le travail, c’est l’opportunité de pouvoir être reconnu pour ses compétences propres, ce qui est valorisant et épanouissant. De plus, ce travail est assimilé par de nombreux aidants à du répit, à une bouffée d’air frais. Le travail est donc essentiel pour les aidants. Aujourd’hui, il faut du dialogue avec les syndicats, les branches professionnelles et les associations d’aidants pour pouvoir établir un environnement « aidant friendly » en entreprise. À partir d’octobre 2020, les aidants auront droit à 3 mois de congés fractionnables. Ce congé sera rémunéré. Il permettra aux aidants de reprendre leur souffle, lorsque leur environnement professionnel ne leur permet plus de conjuguer ces deux activités.
Aider les aidants c’est aujourd’hui un choix d’humanité, un choix de société. Cet acte d’humanité mérite mieux que notre indifférence. Accompagner ses proches ne doit être ni un sacrifice, ni un tabou. L’aide aux aidants est l’affaire de tous et notamment des entreprises.
Numéro national d’information pour les aidants et les personnes âgées en perte d’autonomie: 0 820 10 3939