Vous avez été nombreux à m’avoir fait part de votre incompréhension face à mon refus d’inscrire dans la loi l’interdiction du glyphosate et je vais m’attacher à répondre à vos interrogations le plus clairement possible.
Je n’ai pas voté contre l’interdiction du glyphosate, mais contre l’inscription dans la loi de cette interdiction, ce qui n’a strictement rien à voir !
Oui, je suis engagée contre le glyphosate. Pas plus que vous, je ne souhaite empoisonner les Hommes et la terre. La réduction de l’utilisation des pesticides est une priorité pour les députés de la majorité et pour notre Gouvernement. Il s’agit d’une urgence pour notre santé publique et pour le respect de l’environnement. C’est pourquoi notre Président de la République a fixé l’objectif de mettre en œuvre l’ensemble des moyens pour sortir du glyphosate en 3 ans dans notre pays, contre 5 ans pour l’Union européenne.
Inscrire dans la loi cette interdiction n’est pas la solution car nous devons travailler avec les acteurs concernés, en responsabilité, et amener tous les agriculteurs dans cette transition sans laisser personne au bord de la route. Or, l’inscrire dans la loi, sans avoir de propositions alternatives économiquement viables pour TOUS, et sans aucune mise en place de plan d’actions concret, ne sert à rien !
La réduction de l’utilisation des pesticides ne se limite pas à la question du glyphosate. Le texte que nous avons voté dans la nuit de vendredi à samedi contient de nombreuses mesures pour la réduction des produits phytopharmaceutiques en France :
- – L’interdiction des remises, rabais et ristournes sur l’ensemble des produits phytopharmaceutiques.
- – Le renforcement de l’interdiction des néonicotinoïdes (qui ont notamment un impact sur la mortalité des abeilles, essentielles à la pollinisation, et dont la population subit une chute absolument catastrophique en France).
- – L’incompatibilité des activités de conseil et de vente de produits phytopharmaceutiques pour éviter les conflits d’intérêt et les surventes.
Malheureusement, personne ne parle de ces avancées majeures que nous avons inscrites dans la loi.
Le Gouvernement et les députés de la majorité, dont je fais partie, sommes fortement mobilisés en faveur de la sortie du glyphosate. Preuve en est, les diverses mesures concrètes mises en place depuis le mois de mai :
- – Création d’en centre de ressources pour les agriculteurs ;
- – Renforcement des actions d’accompagnement des agriculteurs ;
- – Suivi régulier des quantités vendues et utilisées en France, pour plus de transparence ;
- – Renforcement de notre plaidoyer en Europe ;
- – Lancement depuis juillet du plan Ecophyto II ;
- – Limitation des autorisations de mise sur le marché de produits contenant du glyphosate délivrées par l’ANSES à 3 ans maximum et non reconduits pour les usages pour lesquels des alternatives existent déjà ;
- – Lancement, dès le 27 septembre prochain, d’une mission parlementaire pour suivre et contrôler la réalité de cette sortie du glyphosate.
J’espère que ces explications vont permettront de mieux comprendre mon vote. Je préfère travailler de concert avec toutes et tous pour cette sortie sans contraindre personne de façon autoritaire.
Je reste à votre disposition afin d’échanger de manière bienveillante sur ce sujet !