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La vieillesse est une chance pour notre société

 

Aujourd’hui, la vieillesse est devenue un des traits distinctifs de l’humanité. A une époque, les personnes âgées auraient pu peupler un petit État, aujourd’hui, elles pourraient peupler un continent entier.

La société dans laquelle nous vivons aujourd’hui ne serait pas complète si toutes les générations n’y étaient pas représentées, si le lien intergénérationnel n’existait pas. Les plus âgés transmettent un capital culturel, historique aux jeunes générations. Mais les jeunes générations transmettent aussi ce capital aux plus âgés. Notre société est basée sur ce don et ce contre-don, les plus âgés s’occupent des jeunes, leur transmettent un ensemble de savoir et de valeurs. Puis les plus jeunes vieillissent à leur tour et s’occupent de leurs enfants et de leurs aînés. Ce partage intergénérationnel nous oblige à changer notre regard sur les personnes âgées, pour apprendre à regarder l’avenir avec elles.


La qualité et l’intensité de la coopération intergénérationnelle sont d’excellents baromètres du lien social et de la solidarité. Or, contrairement à ce que certains affirment, cette coopération intergénérationnelle fonctionne au sein de notre société. Le pacte républicain qu’est le système de retraites par répartition, qui créé une solidarité entre les générations fonctionne chaque jour.

Les retraités, s’ils bénéficient de cette solidarité, participent aussi activement à la vie de la société, aujourd’hui, un bénévole sur trois est retraité. Dans le secteur des loisirs et de l’action sociale et caritative ils représentent un bénévole sur deux. Ils donnent en moyenne de 139 à 153 heures de leur temps et représentent 56% des participations régulières. Cette contribution des retraités représente 550 000 emplois en équivalent temps plein. L’utilité sociale de leur travail bénévole est indéniable et permet une complémentarité entre l’action publique et la société civile. Les personnes âgées sont donc aussi l’avenir de notre société !

Le rapport MONALISA (Mobilisation Nationale contre l’Isolement Social des Agés) de 2018 a pourtant montré que la France est le troisième pays d’Europe le plus touché par le problème de l’isolement. 23% des 5 millions des personnes isolées sont âgées de plus de 75 ans y font face. L’isolement des personnes est aujourd’hui plus que jamais un enjeu de société et un réel danger contre lequel il faut lutter.

La perte du conjoint, le départ des enfants du domicile, les problèmes physiques représentent une partie des raisons qui tendent à isoler les personnes âgées. Les sorties et les contacts avec la société se font alors plus rares. L’isolement mène à la solitude, et la solitude à l’isolement : c’est un cercle vicieux. Les personnes âgées n’osent pas ou plus demander de l’aide, de peur de déranger. L’impact de la solitude chez les personnes âgées peut pourtant être dévastateur sur leur santé physique.

À notre échelle, nous pouvons adopter des gestes pour aider les personnes âgées fragiles à éviter l’isolement social : Appeler ou visiter nos membres de famille âgés régulièrement, proposer à nos voisins de faire une promenade ou les accompagner faire leurs courses, les inviter à manger.

Des associations telles que « les Petits Frères des Pauvres » ou « Apalib » ont monté un réseau de visiteurs bénévoles qui rendent visite régulièrement à une personne âgée à son domicile ou en maison de retraite afin de de discuter avec elle.

Le gouvernement a aussi décidé de favoriser le maintien à domicile des personnes âgées, par le biais du dispositif EHPAD hors les murs qui permet aux établissements de devenir coordinateurs en matière sanitaire et social sur leur territoire. La personne peut ainsi être entourée de ses proches le plus souvent possible, accéder aux commodités dont elle a besoin et garder ses habitudes. Le soutien accordé au secteur de l’aide à domicile a aussi vocation à permettre de lutter contre l’isolement des personnes âgées. En agréant l’avenant 43 de la branche de l’aide à domicile l’Etat s’est ainsi engagé à reverser 150 millions au secteur en 2021 puis 200 millions par an à partir de 2022 afin d’aider aux revalorisations salariales des intervenants à domicile.

La crise sanitaire a mis en exergue les difficultés rencontrées par nos ainés, il était donc fondamental d’agir afin de s’assurer que cette prise de conscience ne reste pas sans effets.

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