À la suite de plusieurs mois de concertation avec les partenaires sociaux et les différentes forces politiques, le projet de réforme des retraites a été déposé à l’Assemblée nationale lundi 23 janvier dernier.
Comme tous les députés, bien consciente de l’importance de cette réforme pour la vie de beaucoup de Français, j’ai pris le temps d’étudier et d’amender le texte qui nous a été soumis.
J’entends les inquiétudes des Français face à ce projet de réforme et je comprends certaines réticences. Néanmoins, il est aujourd’hui clair qu’une réforme des retraites est nécessaire afin de préserver notre système de par répartition. Aujourd’hui, ce système est déficitaire. Ne pas le réformer le mènerait à la catastrophe. Les risques sont grands et doivent être mesurés : cela se traduirait inévitablement à terme soit par une baisse des pensions, soit par une hausse forte des cotisations.
Réformer les retraites, c’est montrer que le collectif a un sens et que nous pouvons veiller à la solidarité entre les générations et agir pour l’avenir des plus jeunes.
Le système de retraites par répartition repose sur un principe : les actifs cotisent pour leurs parents, pour leurs grands-parents afin qu’ils puissent recevoir leur pension tous les mois.
Et le constat qui aujourd’hui mène à cette réforme des retraites est clair : il y a aujourd’hui 17 millions de retraités et ils seront 20 millions d’ici 2040. La population active, quant à elle, reste stable, à 30 millions de personnes. Autrement dit, alors qu’il y avait plus de 3 cotisants pour 1 retraité en 1970 et 2 cotisants pour 1 retraité en 2000, il n’y en a plus que 1,7 aujourd’hui et les projections prévoient une baisse à 1,4 cotisant pour 1 retraité d’ici 2050. Ainsi, si nous souhaitons que nos aînés puissent continuer à percevoir cette pension nous devons bénéficier de plus de ressources, ce qui rend nécessaire l’allongement de la durée de cotisation.
En outre, je tiens à rappeler ici que cette réforme comporte un grand nombre d’avancées pour un système de retraites plus juste. Les travailleurs en situation de vulnérabilité seront protégés : les personnes en situation d’invalidité ou en inaptitude pourront toujours partir à 62 ans à taux plein; ceux ayant subi un accident du travail ou une maladie professionnelle pourront partir à la retraite, sous conditions, deux ans avant l’âge légal ; les travailleurs handicapés partiront dès 55 ans, comme aujourd’hui.
Afin de prévenir et réparer l’usure professionnelle un élargissement du compte professionnel de prévention (C2P) sera réalisé, un congé de reconversion professionnelle et un fonds d’un milliard d’euros pour la prévention, seront créés. De plus, le suivi médical de ces salariés sera renforcé.
Reculer l’âge de la retraite nous permettra de continuer à verser les pensions mais également de verser des montants décents. Ainsi, un salarié qui a travaillé au SMIC toute sa vie, partira à la retraite avec une pension équivalente à 85 % du SMIC net grâce à une hausse de 100€ du minimum de pension de base. Les retraités actuels bénéficieront aussi de cette revalorisation du minimum de pension.
Enfin, ce projet corrige aussi les effets des carrières hachées, en particulier pour les femmes : avec des trimestres accordés au titre du congé parental inclus dans le dispositif « carrières longues » et une meilleure prise en compte de la situation des aidants.
Notre démocratie solidaire et sociale doit pouvoir perdurer dans le temps. Cet effort collectif au bénéficie de nos ainés a un sens et est essentiel pour assurer l’avenir de notre pays.