Séance de QAG du 30 avril 2019
Il y a quelques jours, les murs de la gendarmerie de Landivisiau, dans le Finistère, étaient souillés de tags incitant les gendarmes à se suicider. Je tiens ici à leur renouveler tout mon soutien.
Ces tags n’étaient que la reprise écrite de ce qu’avaient chanté à tue-tête certains manifestants haineux place de la République, à Paris.
« Suicidez-vous ! Flic suicidé, à moitié pardonné ». Ces mots sont forts, ces mots sont intolérables. Ils visent les forces de l’ordre mais atteignent aussi leurs familles, et c’est inacceptable.
Ils sont d’une gravité extrême alors même que les forces de l’ordre connaissent une vague de suicides sans précédent. 28 policiers depuis le début de l’année, soit presque autant qu’en 2018 en seulement 4 mois.
Les problèmes familiaux n’expliquent pas tout. Les tensions que connaît actuellement notre société y sont pour beaucoup.
Quand les manifestants furent contre le Président de la République, cela faisait l’affaire de certains. Quand ils s’attaquèrent à un piéton parisien, parce que philosophe et juif, nous nous sommes émus. Quand d’autres brûlèrent la maison du Président de l’Assemblée nationale, nous nous sommes tous mobilisés. Puis des magasins et des permanences furent saccagés et brûlés, et désormais ce sont les gardiens de la paix que l’on assigne à n’être que forces de l’ordre et à se suicider.
Sur les réseaux sociaux et sur les murs, la haine et les insultes fusent. A la fraternité initiale des ronds-points s’est substituée la bêtise, pour certains, la violence des mots voire des actes pour d’autres.
Il ne suffira pas d’affirmer notre solidarité évidente avec les fonctionnaires de police et les militaires de la gendarmerie, ils sont les gardiens de notre paix, de notre paix publique.
Nos forces de l’ordre ont besoin de tout notre soutien, mais aussi d’un accompagnement spécifique. Si en première ligne, ils résistent de sang froid aux menaces et injures, il faut qu’ils trouvent auprès de leur hiérarchie l’écoute et l’appui nécessaires à leur équilibre professionnel et personnel.
Je compte sur vous, Monsieur le Ministre : que comptez-vous mettre en place pour lutter contre ce fléau ?