J’ai visité hier soir le site des Laboratoires Gilbert sur la commune de Plouédern et j’ai échangé avec Dominique Lecomte, directeur général adjoint du groupe et directeur technique du site.
Les laboratoires Gilbert ont trois sites en France : Hérouville-Saint-Clair, Caen (Calvados) et Plouédern (Finistère).
L’arrivée du Coronavirus a provoqué une forte hausse de la demande de flacons de gel hydro-alcoolique.
Pour y répondre, les laboratoires Gilbert ont augmenté leur production, notamment à Plouédern où une seconde ligne est opérationnelle depuis ce lundi 9 mars.
Sur ce site, ils produisent dans une année normale 800 000 flacons de gel hydro-alcoolique ou de bactidoses tous formats confondus : 75 ml, 1 litre à destination des professionnels et 300 ml.
Leurs produits sont numéros 2 et 3 sur le marché de la pharmacie à raison de 4 500 000 unités produites par an.
Les dirigeants ont assisté à une augmentation des besoins de flacons hydro-alcooliques, dès janvier dernier avec une accélération via une première demande en provenance de l’Asie (filiale à Hong Kong).
À partir de là, ils ont anticipé et programmé une hausse conséquente de la fabrication , avec mise en place d’une cellule de crise pour faire un suivi hebdomadaire afin de garder une vigilance sur les marchés actuels. Depuis un mois , ils assistent à une forte hausse de demande de produits.
Pour comprendre l’effort demandé au numéro deux Français de la fabrication de ce gel hydro-alcoolique, il faut bien se rendre compte qu’ils produisent dorénavant 1 700 000 pièces avec notamment un nouveau format de 100 ml qui est conditionné sur le site de Plouédern.
Depuis début mars, il a été décidé que le site de Plouédern produirait également les flacons de 300 ml avec la création d’une seconde ligne de production.
Pendant ce mois de mars, ils suivent une cadence de 1,8 million d’unités. Ils ont multiplié par 20 les moyens humains et matériels normalement dévolus à ces produits. L’ensemble des dirigeants et les collaborateurs est confronté à un défi de productivité pour un objectif sanitaire compris par tous.
Pour la période d’avril, mai et juin, la production mensuelle est poussée de 1 000 000 à 1 300 000 produits chaque mois, soit pour les 6 premiers mois de l’année, une prévision de 5 700 000 produits.
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Les dirigeants sont toujours dans l’anticipation devenue nécessaire pour tenter d’enrayer le coronavirus. Le Directeur général adjoint Dominique Lecomte prévient qu’ils sont actuellement en phase 2, mais ils doivent se projeter sur le déclenchement de la phase 3 qui peut durer entre huit à douze semaines. Dans ce cas de figure, ils prévoient de produire encore plus avec une estimation entre 1,3 et 1,8 million d’unités sur ces trois mois.
Pour répondre à cette demande, les laboratoires Gilbert ont embauché une trentaine d’intérimaires et demandé aux salariés un effort sur leur temps de travail, passant d’une cadence de deux fois huit heures à trois fois huit heures, avec en plus, la possibilité de travailler certains samedis sur la base du volontariat. Leur volonté est de contribuer à enrayer cette épidémie au plus vite dans l’intérêt de tous selon le directeur.
L’effort est jugé nécessaire au regard de la gravité. La propagation du virus est 1,7 fois plus importante que celui de la grippe saisonnière. Cela provoque des craintes de la population autour de la maladie et des craintes autour de l’économie.
Pour ce qui concerne les laboratoires Gilbert, l’effort de production se trouve contrarié par un manque de certaines fournitures comme les flacons en plastique ou certains gélifiants.
Dominique Lecomte désire que le gouvernement se mobilise et donne la priorité aux composants nécessaire à la fabrication du gel hydro-alcoolique (notamment pour la matière première à base d’alcool) pour avoir les moyens de produire davantage.
Demande que j’ai relayée hier matin auprès des autorités de tutelles : Cabinets Ministériels des Ministères de l’Économie et des Finances, et celui de la Santé.
Compte tenu de l’enjeu sanitaire (de santé publique), je reste en contact avec le directeur général adjoint pour continuer à relayer ses demandes ou observations et en retour l’informer sur les réponses données par les Ministères.